L’OMBRE D'UN ARBRE

Assise en érable massif brûlé et ciré, pièce unique.

Le travail de Jules Lobgeois se dessine autour d’une idée : l’art appliqué à la vie.
Après des études de designer industriel, et s’être montré exigeant autour de la question de la fonction, il s’intéresse à l’application de son apprentissage à des techniques artisanales. Il se forme auprès d’un métallier puis d’un sculpteur sur bois, Kaspar Hamacher, se découvre une attirance pour ces deux matières et décide de composer des objets pour les réunir. La part organique du bois, suffisamment rigide pour les lignes tendues du sculpteur, rencontre le métal, figé dans une liaison poétique.
Le bois qu’il utilise provient d’arbres tombés, ou bien coupés et conservés par des particuliers, convaincus de la valeur de celui-ci. L’histoire commence alors souvent par une rencontre, et un chemin, Jules se procure des pièces de bois restées pendant plusieurs années dans les granges ou entrepôts, ici et là, précieux témoignage du temps, séchées par le vent. Pour rendre les honneurs à ce que fut cet arbre, une attention particulière est posée sur ses veines, ses vibrations et sa structure unique. Réduire au maximum les pertes, tourner autour de cette pièce et composer avec sa force font partie du processus créatif autant que les dessins préparatoires. La puissance des œuvres est donnée par les jeux de volumes que le sculpteur s’amuse à dévoiler, muscles saillants, ou bien courbes futuristes, les lignes de ses objets rendent leur part autant à la lumière qu’à l’ombre. C’est dans la part invisible qu’il faut aussi chercher l’essence de cette œuvre, dédiée à la matière et à sa part sauvage. Il s’agit à la fois d’une démarche artistique et du choix d’une vie, d’une position prise par Jules : celle d’être un sculpteur-paysan, œuvrant au contact du vivant.