L'exposition collective La Pratique sauvage, du 14 novembre au 10 décembre 2023 accueille les œuvres de Sepa, Amélie Patry, Marta Dervin, Michael Buckley, Louise Hurth, Marcela Paz Undurraga, Ferréol Babin, Jérôme Hirson, Gaspard Graulich, Eloi Schultz, Florence Wuillai, Lucia Mondadori, Léa Bigot, Hélène Maury, Judith Lasry, Iris Drouet, Pauline Clotail, Étienne Bailleul, Clara Armanet, Sophie Vaidie et Eva Kengen.
La civilisation est dans la nature : nos ego jouent sur le terrain de l’inconscient, l’histoire a lieu à l’holocène, la culture humaine est enracinée dans le primitif et le paléolithique, notre corps est un corps de mammifère vertébré, et nos âmes sont, là-dehors, dans l’espace sauvage.
- Gary Snyder La Pratique Sauvage, 1990
Le rapport à la matière est la première chose qui nous ancre au monde. À travers chaque sens, nous appréhendons l’eau, l’air, le tissu, le bois, la terre et la roche pour nous familiariser avec l’univers qui nous entoure, le faire devenir nôtre, nous accorder avec lui. Les stimuli sensoriels nous parviennent de partout et nous rappellent notre existence, ici et parmi cela. La pratique sauvage est une façon d’aborder la vie dans sa dimension la plus simple, la plus brute, la plus authentique. Il s’agit de revenir aux gestes premiers, de rencontrer la matière et sa résistance, de tourner autour, de dialoguer avec, de l’apprivoiser et de la laisser parler. Avec un plaisir d’enfant, toucher et récolter, sentir et regarder, comprendre. Cette exposition collective rend compte de la richesse des pratiques artisanales et artistiques contemporaines en abordant la démarche de ces artistes.
L’artisanat, dans sa dimension individuelle, nous ramène à un rapport d’échelle que l’industrie a balayé. Il permet d’être au contact de matériaux sélectionnés avec soin, de connaître l’énergie liée à la production et les déchets qui en découlent. Dans leur démarche, ces artistes entretiennent un lien direct avec la réalité. La récolte, le glannage, permet également de prendre la mesure de ce qu’implique de prélever dans la nature, et de retirer de la matière dans un territoire. Ces actions impliquent une mesure de chaque geste. Au-delà de la pratique se dressent des histoires que chaque individu entretien avec la région habitée, avec une sensibilité qui s’est construite au fil des ans, avec la continuité des gestes et des connaissances, et avec la transmission enfin. Emprunter le rôle de passeur, faire lien, entre les époques et les cultures, les humains et les différentes formes de vie sur cette terre, la pratique sauvage comme chemin.
Toute la sélection est à retrouver ici.
Photographie de couverture © Hélène Maury